Arrivée prochaine de l'évesque Gédéon

Eveque, enfant, tous ces mots et ces bruits de couloirs avaient aiguisé la curiosité de la petite demoiselle. Aussi lorsqu'on vint lui dire qu'elle était attendu au salon, elle se fit une joie de dévaler les escaliers et de pousser la lourde porte de la salle.

Elle repéra tout de suite le bébé dans les bras de erpsi, sa mère semblant captivé par l'enfant mais elle vit aussi l'éveque. Sa maman lui avait recommandé d'etre très poli et courtoise car c'était un "grand et saint homme".

Elle s'avança vers lui, sceptique, ne le trouvant pas si grand que cela, ou du moins pas aussi que Gaborn mais s'inclina longuement et lorsqu'elle se redressa, lui adressa un sourire charmant.

Monseigneur, je suis ravie de vous rencontrer récita la petite fille sur un ton bien appris. Elle jetta un coup d'oeil à sa mère pour voir si elle avait fait juste et comme celle-ci lui sourit, elle se redressa complètement, satisfaite.

Gedeon était heureux de revoir Djemilee et ne le cachait pas le moins du monde. Il rendit son accolade franche et sincère à la Duchesse et prit le temps de la regarder longuement :

Chère amie, je suis fort aise de vous voir en pleine forme. Vous estes resplendissante, comme toujours.

Il écouta avec un petit sourire aux lèvres Djemilee lui parler des gens qui l'entouraient et qui souhaitaient entrer dans la communauté Aristotélicienne. Il regarda également avec intérêt la jeune femme qui vint apporter des rafraichissement et suivit Djemilee jusqu'à des sièges confortables. Il ouvrit la bouche pour lui répondre, mais visiblement prise dans l'engouement des retrouvailles, la Dame continua à lui dire qu'elle souhaitait lui présenter ceux qui l'entouraient et qu'elle aimait. Gedeon sourit à pleines dents et s'exclama lorsque Djemilee se tut :

Grasce à Dieu vous n'avez point changée ! Toujours aussi pétillante ! Je devrai remercier le Seigneur de m'avoir permis de vous revoir. Vous souvenez vous du temps ou vous jouiez de la harpe à Cosne ? Ahh.... comme je me souviens de cette époque ! J'ay songe souvent vous savez.. cette époque où la Duchesse Corouine n'avait point encore quitté la Bourgogne, où la belle Grenagonde fais.... Le visage de l'évêque avait pris une légère teinte de mélancolie à l'évocation de ce passé, mais il chassa bien vite ce sentiment lorsque des coups furent frappés à la porte. Il se leva à l'entrée de Gaborn et du petit d'homme.

L'évêque d'Orléans eut peine à cacher sa gène lorsque Gaborn vint embrasser son sceau d'évêque. Décidément, cela avait beau faire deux années qu'il occupait cette charge, il ne se faisait pas à cette façon de saluer. Lui et les convenances ne feraient sans doute jamais bon ménage. Il attendit que Djemilee lui fasse connaître le nom des nouveaux venus pour les saluer :
Messire Gaborn, enfin je puis mettre un visage sur ce nom que j'ai maintes fois entendu du temps où j'oeuvrais pour la diplomatie en l'Orléanais et la Bourgogne. Je suis ravi de vous rencontrer.

Au moment où l'évêque allait faire allusion aux causes qui allaient séparer le nourrisson de ses parents, la petite Soraya pénêtra dans la pièce. Il ouvrit les yeux en grand, étonné de constater combien l'enfant avait grandi. Il lui sourit chaleureusement avec un air attendri lorsqu'elle vint le saluer aussi poliment qu'une grande personne. Gedeon mit une main dans sa poche et posa un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l'enfant.
Le plaisir est pour moi, jolie jeune fille. Approche toi un peu, je vais te faire une confidence...

Tout en farfouillant dans la poche de son aube, Gedeon espérait avoir piqué la curiosité de la petite fille. Il sortit enfin glorieux, son poing refermé sur quelque chose. Lentement, il ouvrit sa main, découvrant déposé au creu de sa paume, un crucifix taillé dans du bois d'olivier.
Il est pour toi Soraya. C'est le signe que Dieu est toujours avec toi, où que tu sois. Prends en soin surtout..

Terpsi n'avait raté rien de la scène, elle aimait ce que dégageait cette petite fille si pétillante, si drôle.

Voir son petit genre était pour elle un vrai plaisir, elle lui fît d'ailleurs un grand sourire lorsque cette dernière vint la rejoindre.

"Bonjour Soraya, comment vas-tu ?" Puis faisant mine de rien et écarquillant les yeux elle ajouta

"Tu as bien un beau pendentif, il te va à ravir." Elle ne pu s'empêhcer de rire face à la réaction de la jeune demoiselle fiere de ce compliment.

L'appréhension qui semblait peser sur le visage inquiet de l'évêque sembla s'évaporer sous l'effet de l'enthousiasme de Djemilee à l'annonce de son projet. Le sourire retrouva sa place sur les lèvres de Gedeon. Alors que la Duchesse exposait les raisons qui l'avaient conduites à quitter Cosne, elle hésita à plusieurs reprises. Instantannément, le sourcil gauche de Gedeon se leva, comme à chaque fois où son intuition lui disait qu'il y avait un secret à débusquer.
"notre" allait dire Djemilee... et cette correction finale... Gedeon jeta un rapide coup d'oeil interrogateur en direction de Gaborn avant de reporter son attention sur Djemilee. Il faudrait qu'il perce cela à jour... mais chaque chose en son temps, l'heure des confidences viendrait peut être.
Gedeon acquiesca et répondit :

J'ai fait parvenir mon souhait d'affectation à l'Assemblée Episcopale qui elle seule décidera de me laisser à Orléans ou de me donner la charge de Nevers. Si ma requeste était retenue, je ne sais encore dans quelle paroisse de m'installerai. Sans doute un séjour de quelques jours dans chacune d'entre elles me permettra d'y voir plus clair. Gedeon ajouta sur un ton de la confidence : Enfin, j'avais été préssenti pour reprendre la teste de l'archevesché de Sens lors de la dernière longue absence de Monseigneur Lovian, il est de retour grasce à Dieu, je ne m'imaginais point prendre la charge d'un aussi grand nombre de paroisses de de diocèses !

Le regard de l'évêque se posa sur Soraya, ce qui suscita une nouvelle question :
Dites moi Duchesse, pour le baptème de vostre fille, savez vous où je puis donner le sacrement ? Avez vous icilieu une chapelle en vostre domaine ?