DEux silhouettes qui s'avancent dans la cour d'entrée. La bête qui n'a de chevalq ue le nom a été laissée aux écuries. Contre un sourire un peu enjôleur de Loewenne et l'affirmation qu'elle était la fille de son père, le garçon d'écurie n'a pas fait de diffiiculté.
Elle ouvre grand les yeux, la Loe', détaillant le domaine, une boule au ventre, appréhendant énormément la visite à venir. Heureusement, contre son sein, une lettre reçue récemment la réconforte. Une lettre de la duchesse de Louhans qui lui révèle à elle aussi un secret et qui lui assure son honnête soutien pour la démarche qu'il s'apprête à faire.
"Il", en effet, "il" est l'homme à ses côtés, celui dont elle tient furtivement la main, comme pour se rassurer. Un homme tricorné, vers qui elle tourne de temps à autre un regard amoureux en quête de courage.
Le fait est que notre Loewenne n'a pas peur de grand chose (bien au contraire, parfois elle devrait mais se révèle parfaitement inconsciente). Loewenne ne craint qu'une chose, son père, Gaborn de Hennfield. Et elle va de ce pas lui annoncer qu'elle attend un enfant avec l'homme qui marche à ses côtés. Homme qu'il hait ou méprise pour le moins en qui il ne voit qu'un homme de mauvaise vie. Homme qui vient lui faire, à lui son père, une demande.
En somme, une visite bien délicate.
Loewenne inspire brusquement et continue à marcher sans fléchir le pas, tel un soldat qui part pour une difficile bataille aux côtés de Tamorin.