[RP] La Fille du Baron

Nombre de messages : 34 Date d'inscription : 10/09/2007

Les deux gardes ouvrirent en grand les portes du salon. Ils libererent le passage aux deux jeunes gens.
L'un resta planté dans la porte tandis que l'autre allez querir quelques valets afin qu'on s'occupasse convenablement de la fille du baron et de l'homme qui l'accompagnait...

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 01/10/2007

Sifflement admiratif.

Le Macaque toise chaque coin de la pièce, poings dans ses poches, clignant des yeux à chaque dorure ou bout d'argenterie qui s'affiche à son regard. C'est dire s'il clignait des yeux. De hauts murs tous couverts de tapisseries qui se disputent à qui occupera le plus grand quartier, un feu douillet qui crépite dans l'atre, des tentures et du bois vernis à n'en plus finir... Tamorin déglutit en songeant aux semelles de ses bottes qui ont traîné copieusement dans la boue de la cour d'entrée du domaine, et hésite à faire un pas de plus, craignant déjà assez la réaction du père de Loewenne pour l'aggraver en salopant son tapis brodé.

Hormis le cliquetis des frusques métalliques d'un garde résonne dans le couloir et le crépitement du feu de la cheminée, il est un silence entre les deux amants vaguement angoissant.

Le balafré enfreint une règle qu'il s'était fixée, et avance d'un pas sur le tapis propret pour venir glisser sa main à la nuque de la brune immobile. Peau tiède et cheveux sombres caressants qui le détournent de ses pensées maussades à propos de l'entrevue qui se prépare... Lui adresser un regard qui se veut tranquille, un sourire qui évite les paroles, puis part en quête ses lèvres, profitant encore un instant de l'absence du père...

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 22/08/2007

Loewenne oublie quelques instants sa peur de l'entrevue dans le baiser, la chaleur contre elle du corps de Tamorin a quelque chose de réconfortant.

Puis leurs lèvres finissent par se détacher. Elle lui sourit d'un pauvre sourire qui lui demande quelle est cette galère dans laquelle ils se sont engagés, d'un sourire qui le remercie de s'y être engagé avec elle.

"Merci... Mon père est important pour moi."

Elle chuchote, le silence pèse toujours autant autour d'eux, intimidés.

Amir Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 08/05/2007

Des pas dans le couloir annonçant l’arrivée imminente d'un homme. Un bruit d'armure quand le garde se redresse et porte son arme à son torse. Et la silhouette se précisa dans l'obscurité du couloir... Il passa près d'une lucarne et la lumière inonda son visage une seconde et à qui l'aurait cru adoucit par le temps les traits taillé à la serpe et l'impassibilité du regard prouvait le contraire. De nouvelles rides étaient nées autour de ses yeux et elles n'étaient pas toutes de joie...

Il s'encadra finalement dans la porte. Ses vêtements sombres de bonne facture, l'épée au côté... Gaborn respirait maintenant la noblesse... Ou en tout cas le tentait n'était ce parfois ses réactions qui le trahissait. Il avait toutefois promis à son aimée d'aborder cette discussion le coeur ouvert. Mais un regard à l'homme à coté de Loewenne et ses yeux s'assombrirent... ce vagabond... cet homme qui n'avait su que manquer de respect à sa personne dans cette taverne, cette homme qui avait un jour profité du repos de celle qui était sa fille pour fouiller dans son corsage. Gaborn serra les dents et inclina brièvement la tête.

Loewenne... et ce cher... Tamarin...

Que me vaut votre présence ici ?

le ton était froid, peut être un brin impersonnel, mais les événements récents avait eu raison du coeur de Gaborn. A trop devoir choisir on finissait par refuser de le faire... Et aujourd'hui celle qu'il appelait sa fille, se présentait au bras, enfin plus exactement dans les bras actuellement, d'un vagabond qui, s'il n'avait pas appris un tant soit peu les bonnes manières, pourrait bien ne pas ressortir entier du domaine de Ciel...

Il attendit la réponse de l'un des deux, voire des deux, entrant lentement dans la pièce détaillant leur vêture et aspect.

Calfas Nombre de messages : 35 Date d'inscription : 13/07/2007

Telle une ombre et aussi discrètement que possible, la Calfas de la duchesse entra, toujours vétue à l'oriental, et déposa un plateau sur la table près de la cheminée avec de l'alcool fort et de l'orangeade, sur l'ordre de la Duchesse qui n'allait pas tarder à arriver...

Son service fait, elle s'inclina en direction du Baron et disparu sans bruit dans les couloirs...

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 01/10/2007

Imperceptible distance mise entre le corps de Loewenne et lui-même, le jeune homme balafré soulève le devant de son tricorne en réponse à la salutation de Gaborn. Au regard froid de ce dernier, pour ne pas dire glacé, il se gratte la tempe, soudain absorbé dans la contemplation d'un coin du ravissant tapis qui couvre le parquet, mais bien conscient de la charge de mépris qui lui est administrée par le coup d'oeil du baron.
Voilà qu'il allait devoir plier sa fierté, courber la nuque et montrer patte blanche, ravaler son ego, se faire humble pour une fois, face à un noble défraîchit, tout lourdé de morales et de principes, en somme... le père de celle qu'il aimait.

Malaise au creux des tripes. Gilet étrangement râpeux sur la peau hérissée par endroits. Salive un peu amère au palais... Tamorin croise les yeux d'une Loe' silencieuse, en revient à Gaborn, sourcils rejoints et ton posé :

Gaborn, ou m'sire le Baron, comme vous préférez... J'ignore bonne part de vos rapports avec vot' fille, hormis qu'il semblerait que les nouvelles qu'elle vous a pigeonnées seraient restées veuves de réponse. Mais enfin, merci tout d'abord de pas nous avoir laissés plantés aux portes du domaine.

Court silence, durant lequel son gilet ne se fait que plus hérissant le long de son dos.

J'ai, heum... Demande à vous faire.

Baronne de Ciel Nombre de messages : 403 Date d'inscription : 08/05/2007

La porte s'ouvrit et fit place a la silouhette gracile d'une femme, interompant le jeune homme. Son regard d'émeraude embrassa la salle et s'arrêta sur le jeune couple avant de retomber sur Gaborn.

La femme avait la peau halé, le regard persan et une démarche très élégante que mettait en valeur l'ondoyement de sa robe de soie d'Egypte.

Elle s'arrêta à la hauteur de Gaborn, ses longs chveux d'ébène tombant dans son dos lui conférait une auréole sombre dansante autour de son visage, et posa une mains sur l'épaule du Baron avec douceur bien qu'elle put palper sa tention à distance, tel un volcan prêt à exploser...

Son visage se posa alors vers Loewenne. La jeunee fille avait la tête bien droite malgré son regard reflétant une grande incertitude. Djemilée lui adressa un sourire, franc, vrai, réconfortant. Elle savait que les choses allaient se corser pour elle.

Je suis heureuse de vous rencontrer enfin Loewenne.

Puis les yeux verts de la duchesse de Louhans se posèrent sur le jeune homme. Elle espéra sincèrement qu'il se montra digne de ses attentes et lui tendit une perche

Monsieur?

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 22/08/2007

Quand Gaborn ouvrit la bouche et qu'elle l'entendit parler d'un ton aussi neutre, cela fit l'effet d'une douche froide à Loewenne qui avait avancé d'un pas en le voyant arriver, prête à aller l'étreindre.

Elle ne l'avait pas vu depuis bien longtemps à présent ; leurs routes s'étaient il y a quelques mois séparées dans le village de Cosne, suite à une discussion houleuse, et elle n'avait jamais réalisé son projet alors entrepris de venir lui rendre visite ici à Ciel.
Loewenne contemplait son père, muette, et prenait mesure de sa colère. Sans la présence rassurante de Tamorin à ses côtés, elle se serait sûrement livrée à son jeu favori en pareille circonstance : s'enfuir.

Tamorin, justement, son Sage, père du minot qui grandit en elle. Il prend la parole et elle le regarde. Elle se rend compte que la démarche qu'il fait en ce moment ici et avec elle est rude pour lui ; elle ne l'en aime que plus, finalement, simplement, et c'est ce qu'elle pense l'observant avancer quelques pions devant Gaborn.

Enfin penser est un bien grand mot ; ressentir suffirait, la tristesse qui l'envahit devant la froideur de Gaborn lui ôte toute suite d'idée sensée.

Aussi, l'arrivée de la duchesse se fait à point. Le sourire qu'elle lui adressa lui ôta un peu de ce poids qui l'oppressait sur la poitrine. Elle se mit à respirer un plus librement ou tout du moins était-ce qui lui semblait et lui renvoya un sourire tout aussi franc, un merci et un bonjour tout à la fois avec un petit air étrange de tendresse, incapable de dire un mot, le ventre noué.

Un regard furtif à Tamorin, puis ses yeux se reposent sur Gaborn, en quête d'un signe de chaleur sur son visage.

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 01/10/2007

Tamorin resta un peu béat, coupé entre deux mots par le grincement de la porte du salon avant que celle-ci ne laisse entrevoir une femme de pied en cap. Le pirate s'apprétait à revenir à Gaborn après un rapide coup d'oeil désintéressé duquel il jugea des traits de la nouvelle venue, quand le dit jugement le ramena aussi sec à détailler le portrait de la dame.
Diable ! Ces yeux, ces boucles, ces frusques colorées... Il avait déjà vu cette allure là quelque part, ou il ne s'appelait pas Tamorin. Un "Monsieur?" le coupa dans la contemplation méditative d'un pli de soie à l'épaule de la duchesse et lui fit sitôt redresser la tête. Regard sagace et sourire en coin, ça lui revenait...

Duchesse... Ânonna le Tam' en retirant son tricorne, d'une part en guise de salut pompeux comme il l'avait vu faire au château d'Aix, mais aussi pour découvrir un brin son visage et tenter de se faire reconnaître. Heureux de vous revoir. Vous m'avez l'air de tenir mieux sur vos pieds que lors de notre dernière rencontre...

Air aimable, tricorne posé contre le gilet. Tamorin se souvenait à présent distinctement de la mine contrite de la dame de Louhans lorsqu'elle avait ouvert les yeux, effondrée sur le parquet d'une chambrée de l'auberge de Chalon, après un malaise qui avait offert le droit au balafré de tapoter des joues de duchesse... Le tout s'était clos en brefs remerciements et par un verre offert, puis il avait repris la route...

D'un toussotement, l'homme au gilet rompt les promptes salutations pour en revenir à son affaire. A leur affaire... Il retrouve son sérieux, fait face à l'autre homme présent dans la pièce, se recoiffe de son couvre-chef avec un air entendu.

Messire, si me voilà devant vous à l'heure du jour, c'est que Loewenne et moi-même... Il cherche imperceptiblement, par derrière lui, une main qu'il vient croiser de la sienne. ...voulions nous enquérir quelque peu de votre avis à propos de... d'un... mariage.

Amir Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 08/05/2007

Gaborn n'avait guère quitté des yeux le couple devant lui. Il ne releva point la remarque faite par Tamarin concernant l'entrée dans le domaine. Il n'y était pour rien mais le dire n'aurait rien amené pensa t il... Ses yeux s'étrécirent lentement quand il fut question d'une demande, tout ses sens en alerte, et un son de cors dans l'esprit et dans le coeur. Rien de bon ne lui soufflait son intuition. Mais ça il l'avait déjà compris quand Djemilée avait obtenue de sa part sa promesse de converser paisiblement avec eux.
La Duchesse finit même par arriver. Sa main sur son épaule, comme un voile léger, présence à ses cotés. Son sourire à Loewenne, tant mieux, elle souriait pour deux là où lui n'y arrivait pas.
Le visage impassible il entendit Tamorin faire une remarque à la Duchesse...L'air aimable de l'homme l'empêcha d'intervenir. Laisse lui une chance se répétait Gaborn, laisse lui une chance...

Il était en train de tenter de s'en convaincre quand la dernière phrase perça le silence de la pièce...
Messire, si me voilà devant vous à l'heure du jour, c'est que Loewenne et moi-même... voulions nous enquérir quelque peu de votre avis à propos de... d'un... mariage.

L’hésitation entre les mots, le mouvement de rapprochement des deux mains... Gaborn serra les dents s'obligeant à respirer lentement, comptant même jusqu'à cinq pour tenter de se calmer... Les choix passèrent dans son esprit. Se désengager, pourquoi lui demander une telle autorisation, il n'était pas le père de cette jeune fille... Rejeté, quoiqu'il puisse vouloir aujourd'hui ou demain il devait assumer sa paternité, quand bien même celle ci ne serait pas de sang.
Refuser tout net... Rejeté, à moins de vouloir dire adieu à Loewenne.
Accepter... Son esprit hurlait en lui contre cette idée et pourtant il savait que c'était sans aucun doute la meilleure chose à faire... Mais il ne pouvait pas s'y résoudre...

Il parla enfin, après dix longues secondes d'un silence à peine brisé par les respirations des personnes présentes dans la pièce. Ses yeux étaient indéchiffrables pour qui ne le connaissait pas assez, pour Djemilée le message était clair sans aucun doute, de même que pour Loewenne.

Un mariage ? Et vous voudriez mon avis ? Je présume, bien que j'en serais à souhaiter le contraire, qu'il ne s'agit là nullement d'un cauchemar et que nous parlons d'épousailles entre Loewenne et vous même... Et vous souhaitez mon avis...
Un sourire se dessina sur ses lèvres
Mon avis n'a que peu d'importance pour vous je cuide... sinon vous enlèveriez au moins ce chapeau devant moi...

Le premier coup était porté, la première pièce placée sur l'échiquier... Gaborn posa doucement sa main sur la garde de son épée, dans un geste qui n'avait rien de menaçant pourtant, juste afin de trouver contenance à sa main...

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 22/08/2007

Loewenne soupire à part elle. Elle pensait qu'il se serait emporté ; apparement non. Surement pouvait-on imaginer là l'action de la duchesse, elle avait dû le préparer à cette rencontre, comme elles l'avaient évoqué lors de leurs échanges de courrier.

Cependant elle connait son père et sait que ce calme est peut-être bien pire qu'une franche et saine colère. Il l'ignore qui plus est, n'a pas eu un mot pour elle depuis qu'il est rentré. Elle est debout à côté de Tamorin, non loin de lui et inconsciemment lui touche la main du bout des doigts tandis que Gaborn lui répond.

Un mot heurte son oreille. Faisant fi de sa peur de son père et de son désir de rester calme fille aimante , elle élève aussitôt la voix, blessée, s'avançant d'un pas, sans laisser à Tam' le temps de réagir :

"Un cauchemar ! Un cauchemar ! Père, est-ce là le terme qui convient pour parler du bonheur d'une fille... Regarde-moi, oui regarde-moi,chose que tu n'as pas fait depuis que tu es entré ! Pose tes yeux sur les miens..."

Elle s'avance davantage à ces mots, s'imposant volontairement à la vue de Gaborn, courrouçée et orgeuilleuse.

"Ai-je l'air inconsciente ? ai-je l'air malheureuse ? ai-je l'air de vivre un cauchemar ? Lis en moi si tu oses affronter mon regard, affronter la réalité. Je vis un rêve, Père non un cauchemar... Et cela doit être ainsi aussi à tes yeux."

Elle recule d'un pas et se retourne à demi, montre du doigt Tam' :

"Regarde le ! Il est là devant toi par sa seule volonté. Je ne lui ai rien demandé, moi, c'est lui a souhaité venir devant toi, sans que je l'évoque. N'est-ce pas plus important que d'enlever un couvre chef ou de le garder ?"

La fureur de Loewenne augmente au fur et à mesure qu'elle parle, toute impulsive qu'elle est. Toujours doigt tendu qui désigne son amant, elle fixe Gaborn d'un air de défi. L'autre main est venue se poser sur son ventre, inconsciemment.

Amir Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 08/05/2007

Gaborn regarda donc Loewenne... Ses yeux harponnèrent ceux de la jeune fille. Pas un sourire ni une réaction n'émailla le visage de Gaborn, signe sans aucun doute de sa grande colère à l'encontre de celle qui l'appelait Père...

Malheureuse, cauchemar dis tu ? Inconsciente ?
Le ton de Gaborn était dur, plus que jamais sans aucun doute envers Loewenne.

Fais tu référence là à ce qui te poussa à partir de Bourgogne ? Les yeux de Gaborn jetèrent des éclairs. Où dois je te rappeler la raison de ta fuite ? Les brigandages commis ! Par toi ! Toi en qui j'avais foi ! Et une fuite vers où, vers qui ?

La mâchoire de Gaborn se contracta. Vers le seul homme que tu connaissais et qui ne pouvait que déclencher mon courroux ! Le seul homme qui me manqua de respect et porta la main sur toi dans ton sommeil.

Le poing de Gaborn se contracta violement, il faisait un effort monstrueux pour rester maître de lui, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes pour lui rappeler la nécessité de se contenir.

Dois je sourire à un homme qui n'est qu'un bandit et un vagabond ? Est ce cela que tu me demande Loewenne. Est ce cela ?
La voix de Gaborn était chargée de menace et de colère rentrée.

Gaborn se détourna du couple et se dirigea vers le meuble contenant liqueurs et autres boissons. Il n'avait pas soif, mais avait besoin d'agir de bouger avant d'exploser. Il était loin d'être idiot et le geste fait par Loewenne, cette main sur son ventre, lui rappelait geste similaire et l'emplissait tout autant de colère que de tristesse. Il aurait aimé qu'elle n'agisse pas ainsi, pas elle... Pas comme ça... Mais chacun était maître de ses actions... Il en était ainsi.

Il arriva devant le meuble dont il ouvrit les portes sans ménagement, envoyant cogner le battant contre le mur. Il l'immobilisa d'un coup de poing rageur. Sa colère ne désenflait pas, se gonflant plutôt à chacune de ses respirations. Et la pauvre Loewenne et le pauvre Tamorin allaient en faire les fraies. Il essayait de conserver le contrôle, mais n'y parvenait que tant bien que mal. Il se servit un verre, serra les dents avec forces et se contraignit à en servir un second. Il ferma les yeux, toujours de dos aux trois autres personnes dans la pièce. Le silence avait le poids d'un pierre... suis je si intimidant pensa une part de l'esprit de Gaborn... Avant que la réponse ne puisse être formulée, il rouvrit les yeux et se retourna portant deux verres. Il s'approcha de Tamorin, scrutant l'homme, le détaillant impudiquement. Ce chapeau, cette cicatrice, cette arrogance dans le regard... Il se souvint de leur rencontre en taverne, des mots échangés et du goût amer qu'il en avait gardé ainsi que de cette impression négative.
En lui deux tendances combattaient. Il pouvait toujours les faire mettre dehors et s'arranger pour que l'homme meure d'un accident... Cela arrivait tous les jours... Ou... ou... non la pensée lui en était insupportable... Alors ne pense pas abruti entendit il une voix s'exclamer dans son esprit et devant ses yeux le second verre avança jusqu'à Tamorin, attendant qu'il le prenne. Sans un mot. De toute façon, qu'y pouvait il... Les derniers evenements lui avaient prouvé que rien n'etait eternel, ni amitié... ni lien...

Baronne de Ciel Nombre de messages : 403 Date d'inscription : 08/05/2007

Djemilée était là, au milieu de la tempête, tel un cheveux sur une soupe brulante...

Elle adressa un sourire poli lorsque le jeun homme lui rendit son salu en ôtant son chapeau mais ne le reconnu pas, bien trop préocupée par Loewenne et Gaborn...

Comme elle s'y attendait, celui-ci bouillonnait de rage et la pauvre Loewenne était blessée, incomprise...

Djemilée voulu prendre la parole mais pour défendre qui? Elle ne savait que trop peu sur le passé tumultueur du père et de la fille, si ce n'est peut-être un amour trop grand et des blessures... Pourtant Djemilée ne pouvait concevoir qu'au fond de lui, Gaborn puisse risquer de perdre à nouveau sa fille...

Et puis elle disait être heureuse... Combien de personnes avait traiter Gaborn de fou le jour ou il avait quitté Ninive pour elle? Oui c'était une folie, mais ils étaient heureux maintenant...

Muette au milieu de la salle, telle un témoin, elle priait Aristote que Gaborn accorde une seconde chance à ce couple...

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 01/10/2007

Regard allant avec hésitation de la fille au père et vice-versa, Tamorin tenta à plusieurs reprises d'ouvrir la bouche pour répliquer, mais se vit à chaque fois coupé par une autre voix que la sienne.
Les tons montaient, gestes rageurs de part et d'autre...
Le tricorné avait beau essayer de garder allure sereine, quand Gaborn dans un élan de colère, leva imperceptiblement le poing face à Loewenne, une vague de peur le saisit et il executa une avancée au devant de la belle, mouvement qu'il suspendit aussitôt. Malgré la colère noire qui l'animait, le baron semblait savoir contenir sa violence... avec difficulté.

La main tendue de Loewenne vers le pirate s'était abaissée avec lenteur, les deux amants restèrent immobiles et muets lorsque le baron leur tourna rageusement le dos pour s'en aller fourrager le contenu d'un petit buffet dans le fond de la pièce.
Il hésitait, le Tam, n'osant pas rompre silence, sachant que la fureur du père, loin de s'apaiser alors qu'il donnait un coup nerveux dans la porte du meuble, se déverserait sans vergogne sur sa personne ; se retenant aussi d'aller cueillir caresse à l'épaule de sa brune, ignorant si l'apaisement qu'il lui désirait n'aurait pas un résultat contraire...

Les choses tournaient mal, oui. Si Tamorin avait songé à cette entrevue, il aurait imaginé une courte dispute, des ententes légèrement tendues puis une réconciliation et des embrassades à peine teintées d'arrières pensées. Mais la visite prenait un tournant opposé et un sale goût de danger affleurant.
Cette impression se confirma vivement pour l'homme au tricorne quand il se vit soudain dominé d'un front, la figure tranchante du Gaborn le toisant de près. Les yeux sombres du baron n'auraient pas mieux exprimé son avis quant à la valeur de celui qu'il observait, qu'une lettre de critique signée de sa main. Ah il ne cachait pas son mépris, ah il clamait silencieusement son jugement plein de morgue...
Tamorin avait le souffle hâché, se forçant à taire son désir de lancer réplique cinglante. Serrer un peu la mâchoire, étouffer les mots qui naissaient à sa langue, garder contenance, visage dur. Alors qu'il devinait une menace imminente dans le regard qui le fixait, un frottement de tissu lui apprit qu'un verre lui était tendu, par la main même du père de Loewenne.

Décontenancé un peu, Tamorin observa la coupe un moment avant de la saisir, prenant soin cependant de ne pas aller se frotter à la main de l'homme. A quoi jouait-il, ce baron hargneux ? Il offrait à la fois une lourde charge de dédain et un verre de liqueur... S'installait une trêve bâtarde qui semblait annoncer un revers de fortune funeste.
Le balafré jeta un coup d'oeil au contenu du verre qu'il enserrait, déglutit, et prit parti de rompre le silence pour se désengager d'une civilité qui l'aurait obligé à goûter à la boisson... Gagner un peu de temps, attendre que l'autre boive en premier lieu...

Votre fille est trop avisée pour attendre de vous un sourire à ma venue, dit-il d'un ton posé en tournant le verre dans ses mains. Votre avis a son importance, quoi que vous puissiez y croire. Pas pour moi, certes. Votre malhumeur égoïste oblige Loewenne à choisir entre un amant et un père, je suis ici pour que nous nous accordions tous deux... dans la mesure du possible.

Regard un peu biaiseux, tête vaguement baissée :

Vous disiez... Oui, je lui ai un jour manqué de respect. Et par ce fait à vous-même, c'est bien vrai. Pour autant dette a été payée de son côté. Je n'suis plus que le débiteur d'une seule personne dans les environs. Vous, donc.

Malgré son air serein, il sentait à nouveau et avec un sourire faux, son orgueil lui réclamer silence.
Il n'allait tout de même pas s'excuser... Trouver parade, pirouette habile... Vite, vite.

Mais... Vous savez comme moi que je n’suis point décidé à rendre ce que je vous ai ravi. Le plus sage serait de ne plus faire affaire ensemble, à mon grand regret (j’aime assez vous devoir des comptes) après une dernière clause cependant. Ainsi Gaborn, il ne vous sera plus fait d'ennui de ma part... Court silence. Daignez m'accordez la main de votre fille.

Le verre était toujours plein entre ses mains.

Amir Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 08/05/2007

Votre malhumeur égoïste oblige Loewenne à choisir entre un amant et un père, je suis ici pour que nous nous accordions tous deux... dans la mesure du possible.

Le verre de Gaborn faillit exploser dans sa main tant il le serra. Que l'homme ose lui parlait ainsi l'ulcéra profondément. Un tout petit peu de contrôle de soi lui permit d'éviter de laisser déborder sa rage. Mais la phrase suivante fut l'occasion de laisser échapper un peu de sa pression. Sa voix claqua.

Ainsi Gaborn, il ne vous sera plus fait d'ennui de ma part... Daignez m'accordez la main de votre fille.

Pour vous ce sera Monsieur le Baron, Gaborn est réservé aux gens que j'apprécie.

Gaborn regarda l'homme et continua sur un ton plus calme mais tout aussi froid

Et je ne vous accorderais rien sans la preuve et l'assurance que vous mènerez une vie dont les échos ne provoquerons pas ma colère ni ne ferons rejaillir la honte sur mon nom et ma famille...
Ou alors il faudra à Loewenne choisir entre ce nom qu'elle souhaite porter ou vous. Chacun de nous doit faire des choix, je n'accueillerais pas un voleur et un vagabond au sein de ma famille ni de ma lignée. Fusse t il simplement mon gendre. Et fusse t il même mon gendre par adoption...

Les yeux de Gaborn étaient froids, mais son sang charriait la chaleur de sa colère et de sa résolution. Les mots avaient été dits, durs, très durs même. Il plaçait tout le monde devant ses responsabilités. Loewenne devait avoir conscience de ce qu'impliquait son choix. Si il devait la perdre c'était que finalement même son amour à elle avait une fin... Pour ce qu'il en pensait ces derniers jours, tout pouvait avoir une fin...

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 22/08/2007

Loewenne sentit la colère grandir en son sein au fur et à mesure des paroles de son père. Aucune peur à présent, aucune peine qui ne puisse être surmontée. Juste le sentiment intolérable que son père déraisonnait.

Elle inspira à fond, une main sur son ventre. Elle ne prit pas la peine de regarder Tamorin, sa présence à ses côtés lui suffisait. Bien loin de la déstabiliser la colère de son père, la confirmait dans sa résolution.

Ou alors il faudra à Loewenne choisir entre ce nom qu'elle souhaite porter ou vous

Elle s'avanca vers Gaborn jusqu'à aller tout près de lui, retint son geste de prendre sa main ; le moment n'était pas propice à une démonstration d'amour filial. Elle se contenta de le fixer.

"Père..."

Elle appuya ce mot d'un intonation forte sans le lâcher des yeux.

"Que préfères-tu ? La sauvegarde de ta si précieuse réputation, une famille et un nom sans honte dis-tu... Ou alors le bonheur des tiens ?

Il me semblait bien pourtant que tu avais déjà autrefois fait un choix à ce sujet. Un choix qui te concernait, toi."

Elle tourna ostensiblement lles yeux vers Djémilée et lui sourit.

Puis reportant son regard sur Gaborn, restant plantée sous son nez.

"Souviens-toi... On a alors attaché à ton si précieux nom la honte. Est-ce alors que tu le considères comme tâché ?

Tu te perds, Père... Autant que cet étrange jour dans ce grenier. Tu empruntes mauvaise voie. Aujourd'hui de la même façon, tu te laisses aveugler par des émotions et un ressentiment.

Il m'est impossible de choisir. C'est lui et c'est toi, que je porte ton nom ou pas, je me considère comme ta fille, je n'ai pas besoin d'un nom pour cela."

PLantée sous le nez de Gaborn, elle le défiait du regard.

Puis brusquement recula et se diriga vers Tamorin.

"Allons nous-en. Nous en avons fait assez. Puisqu'il me refuse son nom, tu n'as pas besoin de sa bénédiction. Emmène-moi, Sage, loin."

Amir Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 08/05/2007

Tu as raison Loewenne, fuis.... Fuis comme tu l'as fait ce jour à Cosne...

Gaborn regarda Loewenne sans sourciller. Dieu qu'il était loin de ce grenier justement. Sa peine était grande, sa douleur aussi, mais ce qu'il avait appris ces derniers jours avaient créé un choc chez lui. Et ce choc, une résonance en lui.

Quant à moi je ne te retiendrais pas. Ma demande est légitime, que tu ne veuilles pas l'entendre est ton problème. Mais ne me demande pas de cautionner des épousailles quand l'homme qui deviendrait mon gendre n'a aucune garantie à m'offrir de pouvoir rester dans le droit chemin et toi avec.
Si c'est vie de rapine que vous choisissez, tu ne peux pas me demander de lui ouvrir les bras. Et tu le sais...

Gaborn se détourna de Loewenne et se dirigea lentement vers la fenêtre du salon. La vue était belle et avait toujours un effet apaisant sur lui. Il se planta donc à la fenêtre et respira longuement, les mains sur son rebord, serrant avec force la pierre, ses articulations blanchies par cette action.
Il reprit d'une voix posée

C'est grand égoïsme que de croire que je puis donner mon accord à des épousailles qui te verrait partir avec lui. Et c'est encore plus égoïste de croire que je le ferais en fermant les yeux sur le chemin que vous empruntez. Je ne donnerais pas mon consentement sans la preuve et la promesse que vous vivrez dans la foi Aristotélicienne et dans le chemin de la justice et de la légalité...

Tu peux me reprocher ma situation, ce manque de légalité et de concordance avec la Foi, mais si tu y réfléchis peut être comprendras tu pourquoi, moi, je veux que tu respectes ces dogmes... Tu n'as pas à subir ce que moi je subis... Cela ne devrait être vécu par personne Loewenne, personne...

Si tu l'aimes au point de passer outre ces demandes, alors en effet partez... Et partez maintenant. Car vous aurez fait un choix que je ne pourrais cautionner et vous n'aurez plus alors besoin de mon accord pour ce mariage... Peut être est ce moi qui suis égoïste, sans doute même, mais l’apaisement d’un père est à ce prix…

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 22/08/2007

Loewenne écouta sans ciller les propos de son père, rejetant au plus profond d'elle même toute peine, refusant de l'écouter et s'y abandonner. Pas à présent, pas devant lui.

"Je porte la vie, Père. Je porte la vie."

Elle le fixait avec un regard plein d'affection, d'amour filial.

"Cet homme ... Montrant Tam' du doigt ... me rend heureuse, me donne à connaître le bonheur d'être mère et veut faire de moi sa femme. Il a désiré, te sachant opposé à ce mariage, venir tout de même devant toi, montrer sa bonne volonté."

Elle fit la moue.

"Tu devrais être heureux pour moi. Et non tu n'es pas égoiste. Tu es juste aveugle. Cette vie que tu n'approuves pas, je l'ai connue sans lui. Il n'a rien à y voir."

Elle se mordit la lèvre.

"Cet enfant ne sera pas bâtard. Et c'est lui et pas un autre. Mais j'avais pensé qu'à défaut d'approuver ce mariage, tu te serais réjoui de mon bonheur.Comme j'ai pu autrefois le faire pour toi. Je tiens trop à toi ; je ne serai pas vraiment heureuse sans toi ce jour-là".

Elle se tourna vers la duchesse.

"Excusez-moi pour la peine que je vous ai donnée. Et le dérangement. C'était une erreur."

Puis prenant la main de Tamorin.

"Viens..."

Baronne de Ciel Nombre de messages : 403 Date d'inscription : 08/05/2007

Djemilée ne pouvait que comprendre les paroles de Loewenne. Elle aussi se battait pour éviter à leur enfant de naitre avec le nom de "batard".

ötant extérieur à la discussion, elle pouvait comprendre aussi l'effort que cela représentait pour cet homme de venir se présenter devant le Baron... Il ne manquait pas de crans il faut le reconnaitre.

Voyant Loewenne sur le point de s'en aller, la Duchesse se mit au travers de son chemin et lui sourit doucement

Loewenne attendez... Vous vous êtes confié à moi et vous avez placé votre espoir dans votre lettre... M'accorderiez-vous quelques instant avant de partir? De femme à femme et de.. mère et mère?

Le visage de Djemilée était doux et ses yeux tentèrent de rassurer la jeune femme. Elle lui tendit la main afin de l'emener vers la salle de musique...

Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 22/08/2007

Rouge aux joues, touchée, elle répondit dans un souffle :

"Oui..."

Puis ses sourcils se froncèrent. Qu'allait faire Tamorin en l'attendant ? Il n'allait tout de même pas rester entre quatre yeux avec Gaborn...

Elle lui jeta un coup d'oeil interrogatif.

Baronne de Ciel Nombre de messages : 403 Date d'inscription : 08/05/2007

Djemilée suivit le regard de Loewenne et sourit

Hourya! Faites préparer une chambre pour la fille du Baron et conduisez-y Tamorin afin qu'il puisse se reposer avant de reprendre la route...

Les yeux verts de la Duchesse se posèrent avec une force autoritaire sur le jeune homme, lui faisant comprendre qu'il ne s'agissait pas là d'une proposition et qu'il était dans son interêt de lui obéir.

avant de quitter la pièce, Djemilée s'approcha de Gaborn à qui elle déposa un leger baiser sur la paume de sa main, lui murmurant

Nous ne serons pas longues... Soraya souhaite peut-etre passer un peu de temps avec son père en attendant... Sinon va te changer les idées sur les remparts...

Djemilée relacha sa main et se tourna vers Loewenne, lui faisant signe de la suivre à la salle de musique

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 01/10/2007

Se reposer dans une chambrée du chateau avant de prendre la route... Tss... Et pourquoi pas se moucher dans le mouchoir en dentelle de Gaborn ? Il y avait de quoi être mal à son aise. Tamorin regarda Loewenne s'éloigner en compagnie de la duchesse, soucieux. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait quitté le domaine au plus vite. Sortir de cette bâtisse de pierre et de gardes, trouver une auberge en chemin, ne plus se soucier des bienséances et des hommages de nobles. Au lieu de ça, il avait droit à une chambrée dans le château même, et il se voyait séparé de sa brune sans avoir mot à dire.

La porte se referme derrière les deux femmes. La servante de la duchesse tarde à venir. Tamorin fourre ses mains dans les poches de ses braies. Silence palpable. Enfin, le pas de la dénommée Hourya se fait entendre à la porte. L'homme au gilet s'apprête à quitter la salle, mots marmonnés en direction de Gaborn :

Boarf, après tout... Y'a que les imbéciles qui ne changent point d'avis.

Il emboîte le pas à la soubrette d'orient, curieux de voir à quoi ressemble une chambre noblaillonne.

Amir Nombre de messages : 154 Date d'inscription : 08/05/2007

Gaborn regarda l'homme quitter la pièce. La porte se referma sur lui et le son de ses pas décrut. Gaborn était toujours debout au milieu de la pièce. Son mouvement fut vif et suivit d'un bruit de verre brisé. Il se détourna du mur sur lequel coulait le vin et il sortit de la pièce à son tour. Son visage exprimait une fureur tres peu contenue, fureur issue du silence de cet homme et de cette jeune fille qui voulait se prénommer "fille". Il savait qu'il allait sans aucun doute commettre action grave aussi bifurqua t il, partant vers la foret bordant Ciel. Quelques mots secs aux gardes, et l'un d'eux monta se poster dans le couloir des chambres, tranquillement dans la niche prévue à cet effet.

Gaborn lui siffla un grand coup et attendit quelques instant que Zéphyr arriva. Le cheval avait les oreilles rabattues, signe qu'il avait sans doute réagis au caractère de son maître. Gaborn lui sauta sur le dos et après un dernier mot aux gardes pour signaler sa destination, il lança l'étalon, vers le coeur de la forêt et le ruisseau qui y passait...