Un étrange visiteur...(suite)

Djemilée a écrit:

Qui va là et que voulez vous?

... Cette douce voix suave... cette posture...
Tremblant, il s'approcha sans décocher un mot et se retrouva face à elle.
L'émotion qu'il ressentit en la voyant clairement fut indescriptible... elle rayonnait, ses traits semblaient plus tirés mais c'était elle. Il ne pouvait dire quoi que ce soit... une larme vint couler le long de sa joue et humidifier ses lèvres, le libérant de son mutisme.

- Bonjour madame la duchesse... fit-il en un sourire... ce sourire qui n'avait guère changé lui...

Il ne put dire autre chose, la dévisageant avec émotion.

Djemilée fronça les sourciles face au silence de l'inconnu. Elle allait perdre patience, l'envoyé aux cuisines afin qu'il puisse se restaurer et partir comme elle le faisait avec les pauvres gens errants qui venaient mendier pitence au chateau mais elle vit quelque chose briller sur sa joue...

une larme...

Il la salua et sa voix ne lui était pas inconnu... Quand elle vit son sourire, elle le reconnue et resta elle aussi muette. SOn visage resta cependant froid, figué dans ce masque de beauté et de grandeur. Elle du se faire violence pour parler mais réussi à articuler

Val... tu n'aurai pas du revenir...

Il parut d'abord surpris puis il comprit.

Pardonne moi, mais il fallait que je vois ça... la grande et belle dame d'orient devenue noble... Un sourire, toujours le même. Cependant son regard était dur, la larme de tout à l'heure avait laissé place à un air sombre et mélancolique, il souriait tout le temps, certains y voyaient de la niaiserie, d'autres de la moquerie, lui préférait que l'on pensât ce que l'on voulait.

Il fit un tour sur lui même en souriant.

Sympa la déco... ça change des sous bois de Cosne... sourire

Oh à propos, je ne suis pas Valentinus, on m'appelle Spike désormais... Val est mort comme tu le sais clin do'eil

Il parlait d'une voix suave et profonde. Il semblait sûr de lui, vif, aux aguets, son corps se mouvait dans l'espace tel une rivière coulant à flots dans le creux d'une main. Lui même se trouvait bien serein dans une telle situation. "Peut-être un peu trop" pensa t il. Cependant il ne pouvait nier le profond sentiment qu'il avait ressenti à l'instant en tombant nez à nez avec elle... il l'avait voulu, il l'avait eu..; il était aux anges.

Le visage de Djemilée s'adoucie mais elle craignait de savoir ce qu'il était venu cherché ici... Seulement elle ne le lui donnerai pas... Non le passée était loin derrière et Val.. ou spike le savait bien. Si elle s'était montré faible par le passé aujourd'hui ce n'était pas le cas et l'idée de blesser Gaborn lui était insupportable aussi elle n'hésita pas à etre franche avec Spike

Je suis heureuse de te savoir en vie... SI je suis là, c'est un peu grace à toi. Tu m'a sauvé il y a peu dans cet horrible cabane et puis... peut-etre que sans toi je n'aurai jamais osé quitter mon ancien époux...

Elle sourit, très légèrement certe mais son visage n'en paru que plus serein

V... Spike... Je suis contente d'avoir croisé ta route mais nos chemins sont différents et mon coeur est prit même si de ce passé douloureux tu est le plus doux de mes souvenirs...

Il sourit, un air mystérieux sur le visage.

Et qui te dit que c'est ton amour que je suis venu chercher ?
Je suis bien conscient des changements ma chère, et pas la peine de prendre ce ton limite hautain... il sourit, narquois La noblesse t'a rendue de glace ma parole... il rit

J'ai cru apercevoir une gamine trainer dans tes jupons... je me trompe ? Il sourit Qu'en est il de l'autre jumeau ?
Oh, et j'aimerais aussi rencontrer ce cher comte ? baron ? prince ? duc ? Il rit

Pardonne moi, je suis un peu brutal... C'est juste que je veux m'enquérir de ta bonne santé, mais bon, tu as l'air d'aller bien à ce que je vois... il sourit en regardant autour de lui

Et puis si ça peut te rassurer, j'ai quelqu'un dans mon coeur aussi désormais... soupir radieux mais je ne t'en dirais rien... Il rit, plein de malice...

Et pour ce qui est de cette histoire dans le fond d'une cabane... c'est oublié. Nous sommes désormais le fruit de l'arbre tombé... il perdit un instant son sourire qui revint au galop...



Et ne me demande pas pourquoi je suis entré ici..; je ne le sais pas moi même... les voix (voies ?!) d'Aristote sont parfois impénétrables...il rit ce bon vieux Aristote... un type sympa... je te jure, j'ai failli le croiser... il sourit et finit par se taire...
C'était clair, il comblait sa confusion en faisant ce qu'il avait toujours su faire de nature... parler... combler la gêne pour mieux se maîtriser, garder le contrôle de lui-même, il avait appris ainsi à ne plus pleurer pour un oui ou pour un non, appris à encaisser, mais là, c'était différent, il n'encaisssait pas vraiment, il s'y attendait, il avait eu le temps de penser à tout ce qu'elle pourrait dire... cependant la réalité est parfois bien brutale.

Il sourit et se tut, la prenant par le bras, comme il se doit.

Tu me fais visiter ? Si je suis pas perdu avant quelques heures... c'est un miracle...

Il sourit, elle faisait preuve de courage et d'intelligence, comme d'habitude...

Une femme exceptionnelle... c'est le mot... oui... Il rit, détournant le regard. Au fond de lui, un spleen naissait pendant qu'un autre mourrait...

Alors Le Vieux a rappelé ton enfant...
Il y a une légende que l'on m'a contée qui dit que celui qui meurt jeune est quelqu'un qui a accompli de grandes choses dans ses vies passées et qu'il accède ainsi directement au premier rang à côté de Dieu, à contempler le monde comme il va...
Certes, ce doit être ennuyant à force mais à mon avis, on ne voit pas le temps passer...
Il sourit

Si ça ne te dérange pas de m'avoir en tant que convive, alors j'accepte. Mais uniquement après avoir rencontré ton cher et tendre, je ne pourrais m'assoir à sa table sans connaitre un peu le bonhomme... et puis bon, il doit être bien cet homme quand même pour régner sur ton coeur... j'espère que les impôts ne sont pas trop lourds...

Il la suivit dans les méandres de la grande bâtisse... ses sens aux aguets afin de se repérer... il mentit en riant :
Je suis complètement perdu, c'est pire qu'un labyrinthe... souriant, il sentait la douce présence de la belle, et c'était bon, il était bien ainsi, près d'elle. Juste là. Un point c'est tout.