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 La place de la femme au moyen age

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Djemilée
Baronne de Ciel
Djemilée


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Date d'inscription : 08/05/2007

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MessageSujet: La place de la femme au moyen age   La place de la femme au moyen age Icon_minitimeVen 24 Aoû - 14:30

Ange ou démon ? Le Moyen Age ne cesse de s'interroger sur la place à leur donner dans la société. Le siècle de Jeanne d'Arc est celui de la première "Querelle des femmes" qui oppose les misogynes aux champions de l'amour courtois. Pour les uns, une "honnête femme est aussi rare qu'un cygne noir", selon la formule de Jean de Meung, auteur de la seconde partie du célèbre Roman de la Rose (1280). Pour les autres, les dames sont les inspiratrices des plus nobles vertus.

La tradition chevaleresque des siècles précédents revit dans cet ordre de "L'Écu vert à la Dame blanche" que fonde en 1399 le maréchal Boucicaut pour "défendre les dames envers et contre tous dans leurs justes querelles".

L'année suivante, le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, préside à la création de la fameuse "cour d'Amour" qui débat de casuistique amoureuse et se réunit à la Saint-Valentin pour un tournoi poétique en l'honneur des dames. Ces initiatives restent cependant sans grande prise sur la réalité de l'époque. La foule se rassemble pour voir passer le cortège du "prince d'Amour et de ses galants musiciens", mais la "vénération" des dames demeure lettre morte pour le peuple comme pour les bourgeois.

La poétesse Christine de Pisan (qui meurt à peu près en même temps que Jeanne d'Arc) est la première "féministe" à dénoncer l'inégalité des sexes. Ainsi, elle soutient que "si la coutume était de mettre les filles à l'école, elles comprendraient subtilités d'art et de science comme il faut".

Les hommes entretiennent les femmes dans une ignorance dont ils osent ensuite se gausser ! Tout le savoir d'une femme doit se borner à tenir une maison et à obéir à son époux. Deux choses sont essentielles pour elle : "la salvation de l'âme et la paix du mari" ; la première passe d'ailleurs par la seconde car seules les femmes soumises gagnent le Paradis !

Il faut se méfier des séductions de la mode et éviter d'attirer les regards. Pas de décolleté trop hardi, de corsage ajusté ou de hennin démesuré ! Dans la rue elle doit marcher "la tête droite, les paupières basses, la vue droit devant soi quatre toise et à bas terre, sans regarder homme ou femme qui soit à droite ou à gauche" ! Ces préceptes austères ne sauraient malgré tout dissimuler une relative liberté des mœurs. Une femmes maquillée est "damnée sans rémission"., tandis que celle qui avoue avoir "dix ou douze fois couché avec son écuyer" ne risque que le Purgatoire !

Pour conjurer le péril féminin, la société médiévale reprend la tradition du "harem" islamique et du "gynécée" grec. La "chambre des dames", au plus secret de la maison, est un domaine réservé, jalousement gardé par une veuve de la parenté (et non l'épouse du maître de maison, souvent trop jeune).

Le temps se passe en travaux d'aiguille. Seuls les hommes de la famille y ont accès. Ils y viennent après souper se faire masser, peigner ou épouiller. Entre la paysanne accablée de besognes et d'enfants et l'épouse d'un commerçant aisé, l'abîme est immense. C'est au nom de toutes cependant que l'humaniste Jean de Montreuil fait dire à l'une de ses héroïnes : "Ainsi nous, femmes innocentes, nous serons toujours maudites par ces hommes qui se croient tout permis, et au-dessus des lois, tandis que rien ne nous est dû (...) Nous ne sommes pas des compagnes mais des captives ou des esclaves achetées... Ils sont sévères pour les autres et indulgents pour soi : ce sont des juges iniques".

Boccace, consolateur des femmes, vers 1350...

"Et qui niera que, de quelque valeur qu'il soit, ce confort ne doive être donné bien plus aux dames amoureuses qu'aux hommes ? Au fond de leur délicates poitrines, tremblant et rougissant, elles tiennent cachées les amoureuses flammes, lesquelles ont bien plus de forces que celles qui sont apparentes, comme le savent ceux qui ont éprouvé et en éprouvent encore les atteintes. En outre, restreintes dans leurs volontés et dans leurs plaisirs par les ordres des pères, des mères, des frères et des maris, elles restent la plupart du temps renfermées dans l'étroite enceinte de leurs chambres, et, s'y tenant quasi oisives, voulant et ne voulant pas en une même heure, roulent des pensers divers qui ne peuvent être toujours gais. Et si quelque mélancolie, mue par un désir de feu, survient en leur esprit, il faut qu'elles l'y gardent à leur grand ennui, à moins qu'elle n'en soit chassée par des propos nouveaux... Donc, afin que par moi soit en partie corrigée la faute de la fortune... j'entends raconter cent nouvelles."

(Boccace : Le Décaméron ; trad. Francisque Reynard.)

Condition des femmes au Moyen Age
Le mariage


Le consentement des deux conjoints est nécessaire.

La cérémonie est sacralisée, bénie par un prêtre (mais il peut y avoir des exceptions).

Pour protéger la femme contre son mari, il est ordonné à celui-ci de lui constituer un douaire, un capital, dont le montant est fixé au tiers ou à la moitié de ses biens selon les régions.
A la mort de la femme, le douaire revient aux enfants de son époux, même si elle est remariée.

La répudiation est interdite.

L'adultère est sérieusement condamné.

Le divorce n'est autorisé qu'en trois cas après une enquète de moralité effectuée par un prêtre et la consultation de témoins :

- la stérilité ou l'impuissance ;
- la consanguinité étendue au 7° degré de parenté ;
- l'ordination ultérieure de l'un des conjoints (de nombreuses femmes furent obligées d'entrer au couvent à une certaine époque. Charlemagne, pour former des alliances, n'hésita pas à utiliser ce procédé).

En Ecosse, la cérémonie peut se passer de la bénédiction d'un prêtre. Il suffit que les deux conjoints affirment devant témoins être mari et femme pour que le mariage soit effectif.
Les femmes du petit peuple et les bourgeoises jouissent d'un assez grande liberté. Majeures à douze ans, elles sont libres de gérer leurs biens, de se marier, de voter même !
Bien des métiers leur sont accessibles.

Pour la femme noble, il en va tout autrement.
Dans l'univers violent, agressif, essentiellement viril des châteaux, elle ne compte guère. Son sort est lié à la terre, seule garantie du pouvoir. Ainsi est-elle une monnaie d'échange pour les seigneurs qui désirent accroître leurs biens et assurer une descendance.
Les fillettes sont promises parfois dès leur naissance à des hommes souvent bien plus âgées qu'elles. Leur rôle est pourtant non négligeable puisqu'en l'absence de leur époux qui, lorsqu'il n'est pas en guerre, s'adonne à la chasse, c'est à elles de gérer et d'administrer leurs biens.
L'amour courtois

Les droits

On ne se marie jamais au mois de mai. Lors des fêtes de mai, garçons et filles se réunissent pour chanter et danser dans les prés.
Pour célébrer le retour du printemps, les hommes et les femmes se courtisent librement.
Les jeunes gens élisent leur reine, une femme mariée, qui se choisit un partenaire autre que son " jaloux " de mari.
Dans les châteaux les liens du sang et de la parenté sont renforcés. La femme règne en maîtresse sur le petit monde des chevaliers et des écuyers, célibataires. On aime se distraire et les fêtes sont nombreuses: mariages, tournois, adoubements,...

Le prestige de la DAME, l'épouse du seigneur est considérable dans le coeur des guerriers. Elle cristallise leurs rêves, leurs désirs, leurs espoirs. Le chevalier doit se montrer prêt à mourir héroïquement pour son amie, alors que celle-ci est censé le protéger par son amour et lui inspire vaillance et courage.
Mais l'union des coeurs devient le principe de toutes les vertus.
L'amour devient un art, une mystique, une exaltation de l'âme et une délicieuse souffrance.

REGLES DE L'AMOUR COURTOIS

1. Le mariage ne doit pas empêcher d'aimer
2. Qui n'est pas jaloux ne peut aimer
3. On ne peut accorder son coeur à deux femmes à la fois
4. L'amour augmente ou diminue, il se renouvelle sans cesse
5. L'amant ne peut rien obtenir sans l'accord de sa dame
6. L'homme ne peut aimer qu'après la puberté
7. A la mort de son amant(e), un délai de deux ans est nécessaire avant de s'adonner à un nouvel amour
8. Personne ne doit être privé de l'être aimé sans la meilleure des raisons
9. On ne peut aimer sans y être incité par l'amour
10. Amoureux n'est pas avare
11. L'amant doit aimer une femme de condition supérieure à la sienne
12. Le parfait amant ne désire d'autres étreintes que celles de son amante
13. L'amour doit rester secret s'il veut durer
14. La conquête amoureuse doit être difficile : c'est ce qui donne son prix à l'amour
15. Le parfait amant pâlit en présence de sa dame
16. Quand un amant aperçoit l'objet de son amour, son coeur tressaille
17. Un nouvel amour chasse l'ancien
18. Seule la vertu rend digne d'être aimé
19. Lorsque l'amour diminue, puis disparaît, il est rare qu'il reprenne vigueur
20. L'amoureux vît dans la crainte
21. La jalousie fait croitre l'amour
22. Lorsqu'un amant soupçonne son amante, la jalousie et la passion augmentent
23. Tourmenté par l'amour, l'amant dort peu et mange moins
24. L'amant doit agir en pensant à sa dame
25. Le parfait amant n'aime que ce qu'il pense plaire à sa dame
26. L'amant ne saurait rien refuser à celle que son coeur a élue
27. L'amant n'est jamais rassasié des plaisirs que lui apporte sa dame
28. Le plus petit soupçon incite l'amant à soupçonner le pire chez sa bien-aimée
29. Amour ne rime pas avec luxure
30. Le véritable amant est obsédé sans relâche par l'image de celle qu'il aime
31. Rien n'empêche une femme d'être aimé par deux hommes et un homme d'être aimé par deux femmes.

Epuré du réalisme de l'amour chevaleresque, la Fin'Amor répond à quelques critères.

* L'amour est obligatoirement adultère.
Les mariages nobles n'étant pas une affaire de sentiments, la passion ne peut être trouvée qu'ailleurs. L'échange des coeurs, la fidélité promise, n'engage alors plus les biens, mais les personnes.

* L'amour exige le secret, pas seulement pour son caractère adultérin, mais aussi parce qu'il est une chose trop grave pour être divulgué.

* La dame est toujours de condition supérieure à celle de son amant, un chevalier célibataire.
L'attitude de ce dernier, calquée sur le système féodal, doit être pleine d'humilité, de réserve et de soumission. Il est son " homme-lige ", son vassal, d'une loyauté et d'une fidélité sans faille.
En retour, la dame et l'amour ont le pouvoir d'inspirer au chevalier toutes les vertus, valeur morale et parfaite courtoisie.
[Croyance : seul l'amour peut mener l'homme à la perfection morale puisqu'il engendre et développe toutes les vertus.]

* La dame est lointaine, inaccessible, nimbée de mysticisme.
*

Dans sa conquête amoureuse, le chevalier est confronté à des obstacles, des épreuves ; ce peuvent être : le mari jaloux, l'éloignement de la personne,...
*
* Il faut être prêt à mourir pour l'élue. En retour, la dame accorde à son amant un baiser, une étreinte, ou la joie d'admirer sa nudité.

La chasteté est la fois l'épreuve et la récompense suprême : la petite cérémonie de l' assag (l'essai). Elle donne à la dame le moyen de vérifier dans qu'elle mesure son ami est capable de la respecter, alors que, couché à côté d'elle, il est dans une situation extrêmement tentatrice.
Tous les subterfuges érotiques sont autorisés, à condition de ne pas en venir au fait (baisers, étreintes, caresses).

Le roman courtois

Le roman est un récit, en langue romane ( d'ou le nom de genre ), écrit d'abord en vers octosyllabiques, puis en prose, où dominent les aventures fabuleuses et galantes. Ses sources ne sont pas françaises.

Dès la fin du 11e siècle, des copistes remanient au goût du jour, sans souci d'anachronisme, des légendes antiques ou bretonnes, comme par exemple Le Roman d'Alexandre, Le Roman de Troie ou les récits sur les exploits du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde. Ces œuvres remaniées représentent, en quelque sorte, la transition entre la chanson de geste et le roman courtois.

Dans les romans courtois tous les exploits chevaleresques ont pour but de plaire à la Dame du coeur et de faire valoir les qualités individuelles du héros. Le parfait héros courtois est toujours partagé entre l'aventure et l'amour.

Le merveilleux chrétien et le surnaturel occupent une grande place dans le récit et en sont les éléments permanents. La nature et certains personnages sont décrits en détails. La vie matérielle y est présente aussi: la description des châteaux, des tenues, des tournois, des cérémonies, représentent une nouveauté par rapport au récit épique.

Au cours de la deuxième moitié du 12e siècle les auteurs les plus renommés sont: Béroul ( Tristan ), Thomas ( Tristan ), Chrétien de Troyes ( Tristan, Lancelot, Le chevalier au Lion, Perceval ). Leur vers préféré est celui de douze pieds, employé dans Le Roman d'Alexandre, d'où son nom, l'alexandrin.

Le Roman de la Rose occupe une place partculière dans la littérature courtoise. C'est une œuvre de visée didactique, composée de deux parties, écrites à une quarantaine d'années d'intervalle au 13e siècle par deux auteurs différents, Guillaume de Lorris et Jean de Meung.

Ce roman va à la recherche de l'Amour et de la Vérité. C'est un songe, ordonné autour du symbole de la Rose, emblème de la féminité qu'il faut conquérir. À la suite du succès du roman, l'allégorie devient l'un des principaux moyens de s'exprimer en littérature à travers des songes et des récits d'aventures.

Avec la littérature courtoise on passe progressivement de la littérature transmise de bouche à oreille et anonyme à la littérature écrite et signée d'auteur.
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